Charte des femmes de la Commission européenne

COMMISSION EUROPÉENNE. BRUXELLES-2010. COMMUNIQUÉ DE LA COMMISSION

Charte des femmes. Un engagement renforcé en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Déclaration de la Commission européenne à l’occasion de la Journée de la femme 2010, commémorant le 15e anniversaire de l’adoption de la déclaration et de la plateforme d’action de la conférence mondiale des Nations unies sur les femmes à Pékin et le 30e anniversaire de la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes :

Introduction

L’égalité entre les femmes et les hommes est un droit fondamental, inscrit à l’article 2 du traité sur l’Union européenne et dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union. Il s’agit de l’une des valeurs communes sur lesquelles l’Union européenne est fondée.

La cohésion économique et sociale, la croissance durable et la compétitivité, ainsi que la réponse au défi démographique dépendront de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.

L’Europe a réalisé (fait) des progrès remarquables en matière d’égalité entre les femmes et les hommes au cours des dernières décennies : elle a pris son engagement au sérieux, a lancé des partenariats et a combiné les ressources et les instruments – juridiques, politiques et financiers – pour faire bouger les choses (provoquer ou faire changer les choses). Aujourd’hui, les filles sont plus nombreuses que les garçons à obtenir un diplôme universitaire. Aujourd’hui, les femmes sont plus nombreuses que jamais à faire partie de la population active en Europe. Aujourd’hui, en Europe, leurs talents sont exploités et leurs compétences sont davantage utilisées.

Cependant, il existe des obstacles à l’égalité réelle.

À l’occasion du 15e anniversaire de la conférence mondiale des Nations unies sur les femmes à Pékin, nous réitérons et renforçons l’engagement de la Commission européenne à faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une réalité. Nous le ferons en renforçant la perspective de genre dans toutes les politiques tout au long du mandat et en proposant des mesures spécifiques pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous nous engageons à consacrer les ressources nécessaires pour y parvenir.

En particulier, les principes suivants d’égalité entre les femmes et les hommes sous-tendront les actions de la Commission européenne au cours du présent mandat :

1. Indépendance économique égale :

La discrimination, les stéréotypes éducatifs, la ségrégation sur le marché du travail, les conditions d’emploi précaires, le travail à temps partiel involontaire et le partage déséquilibré des responsabilités de soins avec les hommes affectent les options de vie (décisions, choix) et l’indépendance économique de nombreuses femmes.

Nous réaffirmons notre engagement à garantir la pleine réalisation du potentiel des femmes et la pleine utilisation de leurs compétences afin de faciliter une meilleure répartition entre les hommes et les femmes sur le marché du travail et davantage d’emplois de qualité pour les femmes. Nous promouvrons fermement (avec détermination) l’égalité entre les femmes et les hommes dans la stratégie Europe-2020, en envisageant des objectifs mesurables le cas échéant, et nous favoriserons de véritables possibilités pour les femmes et les hommes de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

2. À travail égal, salaire égal et travail de valeur égale

Dans l’Union européenne, les femmes gagnent encore en moyenne 18 % de moins que les hommes pour chaque heure travaillée (par heure de travail). Elles disposent de moins de ressources dans leur vie professionnelle et à la retraite, ont plus de difficultés à accéder au financement et sont plus touchées que les hommes par toutes les formes de pauvreté, y compris la pauvreté au travail.

Nous réaffirmons notre engagement en faveur d’une mobilisation vigoureuse de tous les instruments, législatifs et non législatifs, pour combler cet écart de rémunération entre les femmes et les hommes. C’est un coût que l’Europe ne peut pas se permettre. Avec les 27 États membres de l’UE, nous travaillerons à une réduction significative de cet écart de rémunération entre les femmes et les hommes dans l’Union européenne jusqu’à la fin du mandat de cette Commission.

3. L’égalité dans la prise de décision :

Les femmes n’ont toujours pas accès à une part proportionnelle du pouvoir et de la prise de décision. L’équilibre entre les hommes et les femmes dans la prise de décision et dans la vie politique et économique, dans les secteurs public et privé, aidera l’Europe à élaborer des politiques plus efficaces, à développer une société de la connaissance sensible à la dimension du genre et à créer une démocratie plus forte et plus prospère.

Nous réaffirmons notre engagement à rechercher une représentation plus équitable des femmes et des hommes aux postes de pouvoir dans la vie publique et dans l’économie. Nous utiliserons nos pouvoirs, y compris les mesures d’incitation de l’Union, pour promouvoir une plus grande participation des femmes aux postes de responsabilité.

Au même niveau, nous nous engageons à déployer tous les efforts nécessaires pour améliorer l’équilibre entre les hommes et les femmes au sein de la Commission.

4. Dignité, intégrité et fin de la violence fondée sur le sexe :

La pleine jouissance des droits fondamentaux des femmes est une partie inaliénable, intégrale et indivisible des droits de l’homme et est essentielle à la promotion des femmes et des filles, à la paix, à la sécurité et au développement. La violence fondée sur le sexe, y compris les pratiques traditionnelles préjudiciables, constitue une violation des droits fondamentaux, en particulier de la dignité humaine, du droit à la vie et du droit à l’intégrité de la personne. Cette violation entrave l’exercice de l’autonomie vitale.

Nous réaffirmons notre engagement à faire en sorte que le respect des droits fondamentaux soit au cœur de nos activités. Nous nous engageons à faire des efforts pour éliminer les inégalités entre les femmes et les hommes dans l’accès aux soins et les conditions de santé.

L’Europe ne tolère pas la violence fondée sur le sexe. Nous redoublerons d’efforts pour éradiquer toutes les formes de violence et apporterons notre soutien aux personnes concernées.

Nous mettrons en place un cadre politique et des programmes complets et efficaces pour lutter contre la violence fondée sur le genre. Nous renforcerons l’action visant à éradiquer les mutilations génitales féminines et les autres formes de violence, y compris par le biais du code pénal, dans les limites de nos compétences.

5. Notre ambition ne se limite pas aux frontières de l’Union.

L’égalité entre les femmes et les hommes doit être pleinement intégrée dans la politique extérieure afin de promouvoir le progrès et l’indépendance économique et sociale des femmes et des hommes dans le monde entier. L’UE s’est engagée à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les contextes, y compris dans les pays en conflit ou sortant d’un conflit. La réduction des inégalités entre les sexes, la lutte contre la violence fondée sur le sexe et la promotion des droits des femmes sont essentielles pour le développement durable des sociétés démocratiques.

Nous réaffirmons notre engagement à poursuivre vigoureusement l’objectif de l’égalité entre les femmes et les hommes, y compris dans les relations avec les pays tiers, à sensibiliser aux droits des femmes et à promouvoir la mise en œuvre des instruments internationaux existants.

Nous encouragerons et renforcerons la coopération avec les organisations régionales et internationales afin de faire progresser l’égalité entre les hommes et les femmes, en utilisant pleinement tous les outils et instruments disponibles. Nous soutiendrons les acteurs étatiques et non étatiques dans leurs efforts pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes dans les pays participants (engagés ?).

Nous nous déclarons prêts à travailler pour l’égalité entre les femmes et les hommes en partenariat avec toutes les parties prenantes, y compris la société civile, au niveau national, européen et international, en particulier sur les principes énoncés dans la présente Charte. Nous présenterons une nouvelle stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes à partir de 2010 et jusqu’à la fin du mandat de cette Commission, et ferons régulièrement rapport sur sa mise en œuvre.

Nous réaffirmons notre engagement personnel et collectif en faveur d’une Europe de qualité entre les femmes et les hommes, pour une vie meilleure et un avenir durable pour tous.